Certains d’entre nous souffrent chaque année de déprime saisonnière. Si la luminothérapie est le seul traitement médical reconnu, une étude américaine a démontré que la psychologie positive pouvait elle aussi soulager le mal-être. Décryptage et conseils pratiques de la psychologue Fanny Marteau-Chasserieau. De quoi retrouver le sourire en ce début d’hiver.
Quand certains se réjouissent de l’ambiance hivernale, du froid sec et des plats réconfortants, d’autres la redoutent et comptent les jours qui séparent du printemps. C’est ce que l’on appelle la déprime saisonnière ou blues hivernal, qui survient chaque année d’octobre à mars à cause de la diminution de la lumière naturelle et touche de 10 à 12% de la population, dont une majorité de femmes. Au menu des réjouissances, grosse fatigue dès l’aube, sautes d’humeur, moral en berne et prise de poids. À ce jour, le seul traitement médical reconnu par la science (depuis 2005) est la luminothérapie, une cure de lumière naturelle pour enrayer les effets des jours plus courts sur l’humeur. Mais une étude américaine, publiée dans la revue médicale The American Journal of Psychiatry, montre que la psychologie positive peut aussi être un allié de poids pour vaincre le spleen.
Les thérapies cognitives réduisent le blues hivernal
Les scientifiques de l’université du Vermont (États-Unis) ont réparti 177 adultes souffrant de déprime saisonnière en deux groupes. Le premier suivait un traitement de luminothérapie, le second, des thérapies cognitives et comportementales (TCC) et de la psychologie positive pour stimuler l’humeur et endiguer les pensées négatives et les comportements pessimistes. Après deux hivers de suivi, les chercheurs ont constaté que la technique était non seulement efficace mais qu’elle réduisait le risque de rechute. Seuls 27,3% des adeptes de la pensée positive ont de nouveau souffert de déprime contre 45,6% des adultes sous luminothérapie.
Créées dans les années 1960, les thérapies cognitives et comportementales consistent à étudier le fonctionnement d’un individu qui va mal. Autrement dit, « on travaille les schémas cognitifs perturbés pour les rendre plus rationnels et retrouver un équilibre émotionnel et comportemental, explique Fanny Marteau-Chasserieau (1), docteur en psychologie, psychologue clinicienne et psychothérapeute TCC. Les fondateurs des TCC se sont aperçus que ce ne sont pas les situations qui engendrent un mal-être et des comportements inadaptés, mais bien l’interprétation que certain(e)s font de l’évènement » ajoute la psychologue.
Les résultats de l’étude américaine n’étonnent pas la psychologue. Bien sûr, le blues hivernal relève de facteurs biologiques mais la prise en compte du comportement des déprimés est primordiale en vue d’un traitement : « En hiver, beaucoup ne sortent plus parce qu’il fait moche et froid. Beaucoup vont aussi se dire “c’est parti pour six mois de déprime” ou “qu’est-ce-que c’est déprimant ce temps”. Avec les TCC, ils réussiront à prendre du recul et à observer que leur état n’est pas seulement lié à l’hiver mais aussi à ce qu’ils se racontent dans leur tête. »
Quelques réflexes à adopter au quotidien
La psychologie positive, qui s’intéresse entre autres à l’épanouissement personnel, complète les thérapies cognitives et comportementales. En réinjectant du plaisir, elle améliore le niveau de bien-être. En parallèle d’une bonne hygiène de vie- alimentation équilibrée et pratique d’un sport- pour intégrer quelques principes de psychologie positive à notre quotidien, deux principes : « repérer les facteurs de stress et essayer d’utiliser ces trois moyens d’actions : les pensées, le comportement et le corps. »
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Source : 8 réflexes positifs pour lutter contre le blues hivernal – de Ophélie Ostermann